Papunya Tula : Big Bang d'un mouvement d'art Aborigène contemporain

Durée de l'exposition d'art Aborigène : du 23 septembre au 7 novembre 2015 à la galerie, 101 rue Jules Besme, 1081 Bruxelles.
Horaires : de 14h à 19h, du mercredi au samedi. A d'autres moments sur simple RDV.

Il y a 44 ans, dans un des endroits les plus pauvres de la planète, un événement va changer la vie d'un peuple. En 1971 les Aborigènes d'Australie, viennent à peine d'accéder à la citoyenneté. Ce peuple arrivé il y a plus de 65 000 ans sur cette île continent devient juste citoyen Australien en 1967.

Cinq œuvres de l'artiste Ningura Napurrula présentées lors de l'exposition Papunya : Big Bang. Photo : Aboriginal Signature. © The artist, with the courtesy of the Art center.

Sédentarisation forcée des derniers nomades Aborigènes

Les différentes politiques lancées par les gouvernement successifs visent à sédentariser les derniers nomades depuis quelques dizaines d'années. Les Aborigènes se retrouvent ainsi dans des missions implantées dans le bush. Différents clans, langues cohabitent avec difficultés aux mêmes endroits. Des tensions incontournables se nourrissent du désœuvrement, et de cette proximité forcée.

Les enfants, souvent passeurs entre les cultures et les mondes adultes, reprennent dans leurs jeux les dessins sur le sol réalisés par leurs parents lors de cérémonies ou de moments de partage de connaissance. Un professeur de l'école de Papunya nouvellement créée, Geoffrey Bardon va s'intéresser à leurs signes.

De gauche à droite, des œuvres des artistes Nancy Nungurrayi, Rosie Nampitjinpa, Nancy Nungurrayi, Ningura Napurrula, présentées lors de l'exposition Papunya : Big Bang.

De gauche à droite, des œuvres des artistes Nancy Nungurrayi, Rosie Nampitjinpa, Nancy Nungurrayi, Ningura Napurrula, présentées lors de l'exposition Papunya : Big Bang.

Fasciné par ces symboles abstraits d'une civilisation sans écriture, Geoffrey Bardon va les inviter à peindre le "Rêve de la fourmi à miel' sur le mur de l'école. Comme évoqué dans la page dédiée à l'histoire de l'art Aborigène, cet événement changera à tout jamais leur vie. Il s'agira d'un véritable big bang artistique, progressivement reconnu à travers le monde, qui leur permettra également de récupérer des territoires entiers, dont certains de 71 000 km2. Force et puissance de l'art.

Peintures d'art Aborigène de Papunya Tula présentées dans le cadre de l'exposition :

Cette exposition réunit 50 toiles des artistes historiques et émergents de Papunya, réalisées sur les 15 dernières années, dont des œuvres vibrantes aux effets cinétiques saisissants, des peintres Ronnie Tjampitjinpa et Turkey Tolson Tjupurrula (1938 - 2001) à l'origine de ce mouvement artistique.

De gauche à droite : les artistes Aborigènes Ray James Tjangala, Yinarupa Nangala, Ray James Tjangala, exposées à Bruxelles dans l'exposition Papunya : Big Bang.

De gauche à droite : les artistes Aborigènes Ray James Tjangala, Yinarupa Nangala, Ray James Tjangala, exposées à Bruxelles dans l'exposition Papunya : Big Bang.

Les peintres comme Ningura Napurrula, Warlimpirrnga Tjapaltjarri, et George Ward Tjungurrayi, sont présentés dans l'exposition à travers plusieurs œuvres magistrales. Artistes seniors du centre d'art de Papunya Tula, ils font bien souvent la une des manchettes de la presse à travers leurs records atteints dans les ventes aux enchères ou leur présence dans des collections privées ou publiques à travers le monde.

Ce 18 septembre, l'artiste Warlimpirrnga Tjapaltjarri, un des derniers nomades à quitter le désert en 1984, fait ainsi par exemple la une des actualités du New York Times. C'est un juste tribut pour ses œuvres abstraites grandioses qui portent les signes ancestraux de leur spiritualité du Temps du rêve.

D'autres artistes émergents présentés à travers 50 œuvres à Bruxelles dans l'exposition, soulignent également que la relève est assurée avec talent et porte haut cette culture continue unique au monde.

De gauche à droite les artistes Aborigènes Warlimpirrnga Tjapaltjarri, Nancy Nungurrayi, exposés à Bruxelles dans le cadre de Papunya : Big Bang.

De gauche à droite les artistes Aborigènes Warlimpirrnga Tjapaltjarri, Nancy Nungurrayi, exposés à Bruxelles dans le cadre de Papunya : Big Bang.

Le musée du Quai Branly en 2012 offrira une rétrospective remarquable des toutes premières peintures de Papunya sur les années 1971 à 1974. Sur des supports en contreplaqué, sur du papier, émergent ces signes et la spiritualité millénaire d'un des derniers peuples nomades à la culture fragile, menacée, mais transmise de façon non altérée par ces communautés du désert central Australien.

A travers une palette chromatique réduite, vibrante, et spirituelle, partez au cœur du bush et des pistes chantées Aborigènes à la rencontre d’un courant artistique qui a changé à jamais la vie d’un des derniers peuples nomades.

De gauche à droite sous la verrière : Ronnie Tjampitjinpa, Ray James Tjangala, dans le cadre de l'exposition Papunya : Big Bang.

De gauche à droite sous la verrière : Ronnie Tjampitjinpa, Ray James Tjangala, dans le cadre de l'exposition Papunya : Big Bang.

Les peintures Aborigènes permettent à ce peuple nomade de garder leur mémoire vive, et participent à la dynamique de transmission des connaissances aux plus jeunes générations. Cette dynamique de partage est essentielle pour préserver les signes et leur spiritualité, héritages d'une culture millénaire transmise jusqu'à nos jours.

Les artistes indigènes partagent leurs peintures avec fierté à travers le monde, dans un mouvement d'art contemporain unique, fondé sur les centres d'art dont la provenance est reconnue par les plus grandes institutions.

De gauche à droite : les artistes John John Bennett, Georges Tjungurrayi, présentés dans l'exposition Papunya : Big Bang.

De gauche à droite : les artistes John John Bennett, Georges Tjungurrayi, présentés dans l'exposition Papunya : Big Bang.

En savoir plus sur Papunya à travers la présentation du centre d'art et l'ensemble des peintures disponibles à la galerie :

http://www.aboriginalsignature.com/papunya