Exposition d’art Aborigène “Breath of country - Clay & Painted Gestures from Ernabella” - Aboriginal art from Australia

En association avec les artistes du centre d’art d’Ernabella.
A la galerie Aboriginal Signature Estrangin : 101 rue Jules Besme, 1081 Bruxelles.


Vernissage sur RDV le jeudi 18 septembre de 14h30 à 21h30.
A 20h - discours du directeur de la galerie et drink.
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Ensuite la galerie vous reçoit sur RDV, du vendredi 19 septembre au samedi 11 octobre 2025, du mardi au samedi, de 11h à 19h : vous pouvez également réserver votre visite dés à présent dans notre agenda ici.

“Breath of country - Clay & Painted Gestures”

L’exposition réunit 35 peintures acryliques sur toile et 20 céramiques réalisées à Ernabella (Pukatja), au cœur des APY Lands. Deux familles d’œuvres, une même respiration : celle du Country et du Tjukurpa, la Loi ancestrale qui relie lieux, êtres et récits. Ici, on peint et l’on façonne pour activer — non pour dévoiler ; l’éthique Anangu est claire : ce qui doit rester couvert demeure couvert, et pourtant tout vibre.

La terre entre les mains. L’argile est prélevée, réveillée à l’eau, pétrie jusqu’à trouver sa juste plasticité. Les doigts tirent des colombins, la paume polit les courbes ; une lèvre naît, puis une autre, comme on élève un bord de paysage. Sur ces formes encore tièdes de souffle viennent les motifs et les signes — chemins, empreintes de pas, vents et dunes. Au four, le feu prolonge celui du campement : la matière durcit, la couleur s’ancre, la mémoire prend corps. Une aînée initie le rythme, une plus jeune ajoute sa cadence : les pièces portent plusieurs mains, plusieurs temps.

La toile comme champ d’écoute. Avant le geste, on apprête le silence : la toile est tendue, enduite, posée à plat ou dressée sur tréteau. Vient ensuite la gamme qui répond au désert — rouges ferreux, blancs crayeux, ocres, noirs profonds, parfois un bleu d’aube ou un vert d’après-pluie. Les symboles s’écrivent en traits souples, en réseaux denses, en couches rapides que le séchage acrylique autorise. Le point n’est pas décor : il pulse, rappelle la marche, tisse une profondeur où l’œil circule. La composition n’est pas une carte occidentale : c’est une mémoire active de sources, de dunes (tali), de passages — une manière d’être en relation avec le lieu, sans trahir ce qui relève du savoir protégé.

Entre argile et toile, une même grammaire du geste : reprendre, recouvrir, laisser apparaître. Les œuvres naissent à plusieurs — générations côte à côte, voix basses, rires, bruits de pinceaux qui tapotent, four qui se tait puis s’ouvre. Chaque pièce est un moment de relation plutôt qu’un objet isolé : elle engage celles et ceux qui l’ont faite, le pays qui l’accueille, les récits qui l’habitent.
“Argiles modelées, gestes peints” célèbre cette continuité inventive : un art contemporain enraciné, où la terre devient écriture et la peinture, hospitalité.

Toutes et tous partagent une même grammaire de ce geste graphique — points, lignes, cercles et silences — qui active le Country plutôt qu’elle ne l’illustre, mais chacun en porte une signification singulière : Rachael Mipantjiti Lionel, troisième génération de femmes Lionel à Ernabella, peint les messages reçus en rêve ; ici la tempête de poussière qui roule vers elle dans le désert, vision d’alerte et d’endurance. Atipalku Intjalki (1955) traite du Tjukurpa Mulayangu, lieu de Loi des hommes lié au pays de son père, à l’ouest d’Amata, avec le site sacré Tankalanya — ce qu’il peut en dire s’arrête là, par respect du secret.

Cassyanne Woods évoque un récit majeur de femmes, à la portée métaphorique sur les cycles féminins : deux femmes en route vers le nord, la rencontre d’un wanampi (serpent) près de Mantaruta près d’Uluru, les gestes pour l’attirer (jusqu’au manguri, anneau de port de tête), la blessure et la résilience qui s’ensuit — couches de sens relevant de la Loi des femmes. Carlene Thompson peint le pays de l’émeu (Kalaya), de Kanypi à Watarru : pistes ancestrales, abondance des petits, et conte moral où la dinde des broussailles trompée venge son deuil à l’aide du miru/woomera (propulseur).

Tjulyata Kulyuru rappelle la connaissance vitale des tjukula (rochers-puits) dans les Musgrave Ranges : lecture fine des reliefs et des pluies, protection des points d’eau (pierres, spinifex) contre bétail et animaux, mémoire d’un soin toujours actuel. Ainsi, une écriture commune devient voix plurielles : rêve, Loi, morale et survie se répondent dans les gestes, sans franchir ce qui doit rester protégé par le Tjukurpa.

Découvrez les peintures de l’exposition :


Découvrez les céramiques de l’exposition

Mise en ligne dans quelques jours de l’ensemble des céramiques de l’exposition.
Si vous désirez être informés en primeur, vous pouvez envoyer un mail à info@aboriginalsignature.com