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centre d'art

Périple dans l'Australie secrète IV : le Kimberley Australien (2014)

Je passe trois jours dans la communauté et le centre d'art de Warmun. Il m'accueille dans une chambre, dont le bâtiment fut autrefois en 1920 l'unique maison et centre de poste du lieu. Partout sur les murs du salon figurent des œuvres historiques du centre d'art.

Dans l'entrée je reste passionné par les anciennes plaques de métal des pompes à essence de Warmun, peintes par les plus grands artistes dont Lena Nyabi qui est célébrée à travers le globe et à Paris. L’architecte Jean Nouvel a repris son œuvres dans deux endroits magistraux de l’architecture du Musée du Quai Branly Jacques Chirac : la façade en béton rue de l’université et une œuvre d’elle reproduite, sur 700 m2 du tout du musée. La plus grande œuvre d’art de Paris, visible du ciel et de la Tour Eiffel. Un must !

Vidéo sur l'exposition "Sacred Mountain Illuminated" des artistes Ömie de Papouasie Nouvelle Guinée

Découvrez sur NEWSARTTODAY, la chaîne TV de l'art contemporain, un aperçu de l'exposition "Sacred Mountain Illuminated" des femmes Ömies de Papouasie Nouvelle Guinée organisée à la galerie Aboriginal Signature.

34 œuvres peintes exceptionnelles en étoffes d’écorce ou tapa, ont été réalisées par 24 femmes Ömies sur ces 5 dernières années. Toutes artistes de premier plan, elles sont également duvahe (chefs), ou seniors au sein de la communauté.

Nées entre 1919 et 1987, de mère en fille, ces femmes portent haut la mémoire de leur peuple, et révèlent à travers les tapas, toute la résonance spirituelle de leur montagne sacrée. Leurs signes y expriment avec subtilité et fluidité les tatouages corporels et les mythes liés aux lieux de création.

Cette exposition, une première en Belgique, est organisée en partenariat avec les Ömie artists de Papouasie Nouvelle Guinée.

Les Ömie Artists ont été également sponsorisés par Pacific Islands Forum Secretariat et le Pacific Islands Trade & Invest, pour cette exposition.

 

Voyage 2016 dans les territoires Aborigènes : entre Ikuntji et Papunya Tula - épisode 7

Les termitières élancées avant d'arriver au centre d'art d'Ikuntji. © Photo : Aboriginal Signature • Estrangin Gallery

Les termitières élancées avant d'arriver au centre d'art d'Ikuntji. © Photo : Aboriginal Signature • Estrangin Gallery

Le lézard d'hier s'est levé quand je partais. Pour tout vous dire je l'ai un petit peu attendu. Ce n'est pas du tout un lève-tôt. Vers 10h30 il a émergé de son trou pour capter le soleil comme les animaux à sang froid.
Et surprise il est comme un caméléon. Hier il était jaunâtre-verdâtre dans son trou, ce matin sur de fines brindilles il vire au gris marbré.

Une autre version du Lézard diable dans les territoires Aborigènes © Photo : Aboriginal Signature • Estrangin Gallery

Une autre version du Lézard diable dans les territoires Aborigènes © Photo : Aboriginal Signature • Estrangin Gallery

Les piquants sur tout son corps n'invitent pas à lui dire bonjour ni à lui serrer la pince pour lui dire au revoir.

Une termitière un peu plus loin semble grouiller de vie. Quelle intelligence collective dans cette construction imposante sans ego.

En haut de la dune de sable, dès broussailles toutes maigrichonnes, sans doute adaptées à la sécheresse, se parent de fleurs rouges plantureuses à leur pied. Très étonnant ! L'opulence de la floraison, leur côté charnel, contrastent avec l'ensemble.

Au creux des dunes de sable, les fleurs ont la tête à l'envers. © Photo : Aboriginal Signature • Estrangin Gallery

Au creux des dunes de sable, les fleurs ont la tête à l'envers. © Photo : Aboriginal Signature • Estrangin Gallery


Dans d'autres parties du monde les fleurs auraient été exhibées avec fierté tout en haut. Ici on rase curieusement le sol et les pâquerettes.
Il doit il y avoir une raison à cela : effort trop lourd sur le plan biologique pour apporter l'énergie à la fleur ailleurs ? Symbiose avec d'autres éléments comme un insecte ou un marsupial tout petit qui se délecte du nectars ? Je chercherai...

J'ai retrouvé le plaisir d'une route sauvage sur 300 km. Une seule piste. Pas âme qui vive. Et des surprises par endroit : arbre couché sur la piste, sable emporté par un torrent... J'ai rabattu mes deux rétroviseurs et l'antenne qui manquaient d'être arrachés par les arbustes qui bientôt recouvriront ce chemin. Je m'arrête sur un espace vide et cramoisi. Quelques pierres émergent et des éclats de silex travaillés par les Aborigènes. Chaque lieu down under a été parcouru, visité, habité, honoré. Je prends ce silex en main et songe à cet homme lointain qui l'a façonné. J'aime ces moments de connexion à travers les siècles.

La piste de plus en plus étroite s'interrompt. Il conviendra de contourner l'obstacle. © Photo : Aboriginal Signature • Estrangin Gallery

La piste de plus en plus étroite s'interrompt. Il conviendra de contourner l'obstacle. © Photo : Aboriginal Signature • Estrangin Gallery

Après une visite bien sympathique au centre d'art d'Ikuntji où je découvre quelques merveilles, je pars à la tombée de la nuit vers Papunya. On m'indique un endroit où camper.
C'est un lieu bien étrange. Ici Mel Gibson participe au projet d'édification d'une croix sur un sommet et d'un chemin de croix associé... Le budget est faramineux. Il faut reconnaître que la vue est prodigieuse. J'y monte voir le coucher de soleil.
La visite de son église au centre d'art les a étonné. Cet art reflète une spiritualité non chrétienne... Tiens donc ! Aujourd'hui certains artistes sont chrétiens et marient habilement les différentes religions.

Un monument entre Ikuntji et Papunya Tula, subventionné généreusement par Mel Gibson. © Photo : Aboriginal Signature • Estrangin Gallery

Un monument entre Ikuntji et Papunya Tula, subventionné généreusement par Mel Gibson. © Photo : Aboriginal Signature • Estrangin Gallery

Le froid est mordant ce soir comme ce matin où une fine couche de gèle recouvrait mon duvet. Les nuits sont souvent interrompues par les températures hivernales. C'est rude mais je m'habitue.

Moment d'émotion ce soir d'être si près de Papunya là où ce mouvement d'art contemporain a commencé l'année de ma naissance. Cela ne s'invente pas. J'habite un instant les lieux, me réchauffe auprès d'un feu et songe aux dures conditions de vie des Aborigènes. Quelle remarquable capacité d'adaptation et de résistance.

Le coucher de soleil du côté des monts de Haast Bluff, près d'Ikuntji. © Photo : Aboriginal Signature • Estrangin Gallery

Le coucher de soleil du côté des monts de Haast Bluff, près d'Ikuntji. © Photo : Aboriginal Signature • Estrangin Gallery